Traduction d’une réunion sur les dernières paroles de Moïse
Conférences bibliques par Rainer Brockhaus
Traduction depuis les réunions
audio diffusées par
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La 1ère de 3 réunions sur les dernières paroles de Moïse de
David & de Paul
Qu’est-ce qu’un homme de Dieu ?
Les dernières paroles de Moïse
Une parole pour Zabulon & Issacar
Lectures : Deutéronome 33
Chapitre 33 - *1
Et c’est ici la bénédiction dont Moïse, homme de Dieu, bénit les fils d’Israël,
avant sa mort. 2 Et il dit :
L’Éternel est venu
de Sinaï, et il s’est levé pour eux de Séhir ; il a resplendi de la montagne de
Paran, et est venu des saintes myriades ; de sa droite [sortit] une loi de feu*
pour eux.
3 Oui, il aime les peuples* ;
tous ses saints sont dans ta main, et ils se tiennent à tes pieds ; ils
reçoivent tes paroles.
4 Moïse nous a commandé une
loi, héritage de la congrégation de Jacob ; 5 et il a été roi en Jeshurun, quand les chefs du peuple se
réunirent ensemble avec les tribus d’Israël.
— v. 2 : "selon d’autres" : un feu pour
les diriger. — v. 3 : "ou" : tribus.
* 6 Que Ruben vive et ne meure pas, et que ses hommes soient en petit
nombre*.
— v. 6 : "ou" : pas en petit nombre ;
"hébreu, proprement" : un nombre.
* 7 Et ceci pour Juda : et il
dit : Éternel, écoute la voix de Juda, et amène-le à son peuple ; qu’il combatte
de ses mains pour lui*, et sois-lui en aide contre ses ennemis.
— v. 7 : "c’est-à-dire " : pour le peuple.
* 8 Et de Lévi il dit : Tes
thummim* et tes urim** sont à l’homme de ta bonté, que tu as éprouvé à Massa, [et] avec lequel tu
as contesté aux eaux de Meriba ;
9 Qui dit de son père et de
sa mère : Je ne l’ai point vu ; et qui n’a pas reconnu ses frères, et n’a pas
connu ses fils. Car ils ont gardé tes paroles et observé ton alliance ;
10 Ils enseigneront tes
ordonnances à Jacob et ta loi à Israël ; ils mettront l’encens sous tes narines
et l’holocauste* sur ton autel.
11 Éternel ! bénis sa force ;
et que l’œuvre de ses mains te soit agréable ! Brise les reins de ceux qui
s’élèvent contre lui, et de ceux qui le haïssent, en sorte qu’ils ne puissent
plus se relever.
— v. 8* : perfections. — v. 8** : lumières. — v. 10
: "ici", "proprement" : sacrifice entier.
* 12 De Benjamin il dit : Le
bien-aimé de l’Éternel, — il habitera en sécurité auprès de lui ; [l’Éternel]
le couvrira tout le jour, et il habitera entre ses épaules.
* 13 Et de Joseph il dit : Son
pays soit béni par l’Éternel de ce qu’il y a de plus précieux au ciel, de la
rosée, et [de ce qui vient] des profondeurs qui gisent en bas ;
14 Et du plus précieux des
produits du soleil, et du plus précieux des produits*
des mois** ;
15 Et de [ce qui croît sur]
le sommet des montagnes d’ancienneté, et du plus précieux des collines
éternelles ;
16 Et du plus précieux de la
terre et de sa plénitude.
Et que la faveur de
celui qui demeurait dans le buisson, vienne sur la tête de Joseph, sur le
sommet de la tête de celui qui a été mis à part*
de ses frères !
17 Sa magnificence est comme
le premier-né de son taureau, et ses cornes sont des cornes de buffle.
Avec elles, il
poussera les peuples ensemble jusqu’aux bouts de la terre.
Ce sont les
myriades d’Éphraïm, et ce sont les milliers de Manassé.
— v. 14* : "ailleurs" : rapports. — v.
14** : "ou" : des lunes. — v. 16 : "voir note à" Genèse
49:26.
* 18 Et de Zabulon il dit :
Réjouis-toi, Zabulon, en ta sortie ; et toi, Issacar, dans tes tentes !
19 Ils appelleront les
peuples à la montagne ; là ils offriront des sacrifices de justice, car ils
suceront l’abondance des mers, et les trésors cachés du sable.
* 20 Et de Gad il dit : Béni
soit celui qui élargit Gad. Il habite comme une lionne, et il déchire le bras,
même le sommet de la tête.
21 Et il s’est choisi la
première partie [du pays] ; car là était réservée*
la part du législateur ; et il est allé [avec] les chefs du peuple ; il a
accompli avec Israël la justice de l’Éternel et ses jugements**.
— v. 21* : "ou" : cachée, "Moïse
ayant été enterré sur le territoire de Gad". — v. 21** : "selon
d’autres" : il a pratiqué la justice de l’Éternel, et ses ordonnances
envers Israël.
* 22 Et de Dan il dit : Dan
est un jeune lion, il s’élance de Basan.
* 23 Et de Nephthali il dit :
Nephthali, rassasié de faveurs et comblé de la bénédiction de l’Éternel,
possède la mer et le Darôm* !
— v. 23 : "plusieurs" : l’occident et le
midi.
* 24 Et d’Aser il dit : Aser
sera béni en fils* ; il sera agréable à** ses frères, et il trempera
son pied dans l’huile.
25 Tes verrous seront de fer
et d’airain, et ton repos* comme tes jours.
— v. 24* :" ou" : plus que des fils ; — «
fils » "est au pluriel". — v. 24** : "selon d’autres" :
favorisé entre. — v. 25 : "selon quelques-uns" : ta vieillesse.
26 Nul n’est comme le *Dieu
de Jeshurun, qui est porté sur les cieux à ton secours, et sur les nuées dans
sa majesté. 27 Le Dieu d’ancienneté
est [ta] demeure, et au-dessous [de toi] sont les bras éternels ; il chasse
l’ennemi devant toi, et il dit : Détruis !
28 Et Israël habitera en
sécurité, la source* de Jacob, à part, dans un pays de froment et de moût, et
ses cieux distilleront la rosée.
29 Tu es bienheureux, Israël
! Qui est comme toi, un peuple sauvé par l’Éternel, le bouclier de ton secours
et l’épée de ta gloire ? Tes ennemis dissimuleront* devant toi, et toi, tu
marcheras sur leurs lieux élevés.
— v. 28 : "ou" : l’œil. — v. 29 :
"c’est-à-dire " : te rendront une obéissance forcée ou feinte.
Nous avons lu un
chapitre relativement long dont nous ne pouvons pas épuiser la richesse. En
guise d’introduction, je voudrais émettre quelques pensées sur la raison
d’avoir choisi comme thème de ces soirées les dernières paroles d’hommes de
Dieu. Les dernières paroles de quelqu’un ont toujours quelque chose de
particulier dont on se souvient volontiers ; les dernières paroles d’un père,
d’un grand-père qui a vécu près du Seigneur, une vie de foi avec ses hauts et
ses bas, c’est comme un testament. Et ce que nous avons lu ici, c’est vraiment
le testament d’hommes de Dieu. La parole les désigne ainsi, ici dès le 1er
verset.
On en trouve
toute une série qui sont appelés ainsi, certains avec leur nom, d’autres
simplement par l’expression homme de Dieu. C’est un homme qui met toute sa confiance en Dieu, vit en communion avec Lui comme
Elie qui disait « l’Eternel devant qui je me tiens ». Il connait les pensées,
le cœur de Dieu, comprend la situation du
peuple et pour cette raison, Dieu
peut l’employer.
C’est
particulièrement le cas de Moïse ; pendant ses 40 premières années, il n’a pas
été un homme de Dieu, au temps où il était à la cour du Pharaon, ni même quand
il veut agir dans l’intérêt de ses frères, mais d’une manière charnelle. Je ne
veux pas souligner qu’un homme de Dieu a des hauts et des bas dans sa vie,
comme la plupart d’ailleurs, mais par principe, l’homme de Dieu est un homme de
foi qui connait les pensées de Dieu concernant Son peuple et peut être employé
à son service.
Il aime le peuple
de Dieu et est à même de ne pas se mettre en avant. Nous nous souvenons de
l’épisode lors de la traversée du désert où Moïse parle en faveur du peuple tombé
dans le péché et s’est détourné de Dieu en faisant le veau d’or. Quelle
souffrance pour cet homme de Dieu, sortant de la présence de Dieu sur la
montagne et voyant cette situation affligeante. Il considérait ce péché commis
contre Dieu qui les avait fait sortir du pays d’Egypte, il mène deuil et brise
les tables de la loi car il avait compris que ces tables condamnaient le peuple
à mort, puisqu’elles étaient violées, il voyait comment Dieu se devait d’agir
avec son peuple ; c’était si l’on peut dire un acte de grâce. Et nous voyons ici l’homme de Dieu qui ne
tient pas compte de son moi : « efface-moi de
ton livre, mais ne détruis pas ton peuple que tu as fait sortir d’Egypte ». Il veut donner gloire à Dieu, que le peuple
voie que ce que Dieu a promis, Il l’accomplit. Il se tient à la brèche pour le
peuple.
Considérons
maintenant les versets que nous avons lus : Dieu utilise un homme de Dieu pour
prononcer une bénédiction. Il y a des différences dans la bénédiction de Jacob
en Genèse 49 concernant ses fils et des prophéties concernant l’avenir des
différentes tribus et leur histoire, comparaison qui nous mènerait trop loin.
Ici, il y a peu d’allusions prophétiques, ce sont plutôt des pensées de paix et
de bénédictions que Moïse prononce à la fin de sa vie.
Moïse savait
qu’il allait mourir : à la fin du chapitre précédent (Chapitre 32, versets 48 à
52), Dieu lui dit de monter sur la montagne d’Abarim et de regarder le pays
qu’Il donne aux fils d’Israël, puis il mourra sur la montagne parce que Moïse
et son frère Aaron ont été infidèles dans le désert de Tsin et ne L’ont pas
sanctifié au milieu des fils d’Israël. On peut penser quels étaient les
sentiments éprouvés par Moïse, Dieu lui avait dit qu’il n’y entrerait pas, mais
du haut de la montagne, Il lui
fait contempler tout le pays.
Le grand
conducteur du peuple, dans une grande proximité avec Dieu, pourquoi Dieu lui
refuse-t-il l’entrée dans le pays ? Ce
sont les voies gouvernementales de Dieu : irrité, il frappe le rocher 2
fois, qui est aussi l’image de Christ, qui lui a été frappé une seule fois, a
été ainsi détruite par l’attitude de Moïse. Dieu agit envers Moïse d’après la
proximité et la connaissance qu’il a de l’Eternel, mais d’autre part, Il lui fait voir le pays d’une
perspective plus élevée
et Moïse n’a pas dû connaitre les
combats. Il a pu voir
les bénédictions qui seraient la part du peuple ; pensons au chapitre 8 par
exemple où il décrit ce pays ruisselant de lait et de miel.
« L’Eternel est venu de Sinaï et s’est levé pour eux de
Séhir ; il a resplendi de la montagne de Paran » (v.2) En bénissant le peuple, il cite d’abord quelques
étapes : le Sinaï, lieu qui nous parle de la loi
donnée au peuple par Moïse. De sa droite sortit une loi de feu pour eux
: Dieu était pour son peuple
et ces prescriptions répondaient à Sa
sainteté. Un de mes
collègues qui enseigne l’histoire et s’y connait en droit estimait que cette
loi est étonnement parfaite. Quand les hommes font des lois, plus ils se
tiennent près des lois de Dieu, plus elles sont bonnes, dès qu’ils s’éloignent
des pensées de Dieu, plus elles deviennent mauvaises, au point de vue
sociétale, morale. Nous le constatons clairement de nos jours. Ce qui est une
abomination pour Dieu ne l’est plus, la norme c’est ce que les hommes veulent
et ils ne se soucient pas des pensées de Dieu. Sinaï n’est pas seulement des prescriptions à respecter, mais
aussi une bénédiction
que Dieu a donnée.
Séhir se situe au sud de la mer morte ; c’est un territoire montagneux qu’Israël
ne devait pas conquérir car Dieu l’avait donné à Edom, Ammon,
Moab. Séhir
nous parle des voies de Dieu qui a tout entre ses mains et régit les différentes nations. Israël devait
passer le Jourdain. Quand il est question du pays de Basan, qui se dresse
directement contre le peuple, Dieu les livre entre les mains d’Israël. Les voies gouvernementales de
Dieu existent aussi aujourd’hui pour nous : Il peut nous envoyer la souffrance, nous discipliner dans Ses voies, mais
quand il s’agit des siens, le
but est toujours la bénédiction ; Dieu agit toujours en vue de Sa gloire, pour la bénédiction, c’est alors un acte de grâce dont il se glorifie
ou le jugement, toujours absolument juste et parfait.
« Oui, il aime les peuples » (v.3) : pas seulement Israël, il veut bénir tous les peuples,
mais s’ils se détournent et tombent dans l’idolâtrie, Il doit les juger ; le jugement est son œuvre inaccoutumée. On peut
se demander alors pourquoi Dieu a commandé de détruire ces peuplades qui
habitaient le pays. Ce sont Ses voies gouvernementales et nous en lisons l’explication : l’iniquité des
Amoréens était arrivée à son comble. Si nous prenons « peuple » dans le sens de
tribus, nous pouvons dire que Dieu trouve sa joie dans son peuple,
particulièrement quand ils obéissent.
« … tous ses saints sont dans ta main, ils se tiennent à
tes pieds, ils reçoivent tes paroles ». Il est intéressant de remarquer
le changement de perspective en plein milieu du verset ; on s’adresse
directement à Dieu, preuve de la
proximité de la relation. Comme au Psaume 23 : il me fait reposer, il me conduit, puis,
changement, tu es avec moi, ton bâton et ta houlette ; l’âme parle directement à Dieu, sa communion est grande.
Tes saints, ceux qui sont mis
à part pour Dieu sont en sécurité dans sa main ; ils se tiennent à
tes pieds ils reçoivent tes paroles. Ne pensons-nous pas directement à Luc 10 où Marie de Béthanie était aux pieds du Seigneur,
écoutant sa parole ? Comme c’est beau de voir
que déjà dans l’ancien testament, il était possible de se tenir à ses pieds
pour écouter sa parole. Moïse avait présenté au peuple toutes les
paroles de l’Eternel ; le Deutéronome signifie une 2ème fois, Dieu
leur répète encore clairement Ses prescriptions ; ils se tiennent à ses pieds.
Quand nous venons aux réunions, nous venons aux pieds du Seigneur, c’est
l’endroit de la bénédiction. Que nous demande
le Seigneur ? d’abord d’écouter Sa parole, de la recevoir dans un cœur honnête,
puis de faire ce que nous avons compris. Tout cœur qui aime le Seigneur
agit ainsi. Mais combien de fois avons-nous entendu ? Bien des fois et nous
n’avons pas compris ou pas obéi. Que le Seigneur nous donne la grâce de le
faire !
« Moïse nous a commandé une loi, héritage de la
congrégation de Jacob, il a été roi en Jeshurun » (v.4) La congrégation nous parle déjà de
l’unité du peuple. Moïse
a régné sur eux comme législateur. Jeshurun signifie celui qui est honnête,
intègre. C’est étonnant qu’Israël soit appelé ainsi, mais nous connaissons
celui qui l’était parfaitement, le Seigneur.
« … quand les chefs du peuple se réunirent ensemble avec
les tribus d’Israël » : ils ont
un centre, les chefs sont
les représentants et se réunissent avec les tribus d’Israël. Aujourd’hui, nous
ne voyons pas que tous se rassemblent autour de ce centre ; nous
pouvons en être les représentants en toute humilité quand nous nous
réunissons au nom du Seigneur,
quand nous sommes à Sa table,
là où Il a tous les droits. Nous voyons beaucoup de places vides,
mais tout vrai croyant y a sa place. Penser à eux et les porter sur notre cœur
est un privilège et aussi un devoir.
« Que Ruben
vive et ne meure pas et que ses hommes soient en petit nombre » (v.6) :
Ruben était le premier-né, mais il a perdu son droit d’aînesse, car il
avait profané la couche de son père. Moïse parle ici de grâce : qu’il vive, que
ses hommes soient peu nombreux mais vivants.
« … ceci pour Juda » (v.7) Dans l’ordre de naissance, il y
avait d’abord Siméon et Lévi ; Siméon n’est pas mentionné ici. Juda
reçoit le droit d’aînesse pour régner, mais le double héritage est donné à
Joseph en bénissant les fils de Joseph, Ephraïm et Manassé (Gen.48, Jacob lui accordant un héritage au-dessus de ses
frères).
« … Eternel, écoute la voix de Juda et amène-le à son peuple
; qu’il combatte de ses mains pour lui et sois-lui en aide contre ses ennemis » : ici, Moïse ne parle pas de son droit au règne
; c’est prophétique, Juda prie de le ramener à son peuple. Nous savons ce qui est arrivé à Juda,
comme les dix tribus, il a été chassé du pays, un résidu est revenu puis ils
ont été de nouveau dispersés partout dans le monde. Dans notre ville, un monument a été érigé à la
mémoire des juifs, spécialement des enfants du home qui ont été déportés dans
les camps de concentration ; on y lit en hébreu et en allemand ce verset «
écoute la voix de Juda et ramène-le à son peuple ». Juda attend et
prie pour ses frères ; après la grande tribulation, les dix tribus dont
personne ne sait aujourd’hui où elles sont, reviendront dans leur pays.
A partir du
verset 8, Moïse nous parle de Lévi
: Les deux frères, Siméon et Lévi s’étaient associés pour venger leur sœur Dina
cruellement ; Jacob doit leur reprocher leur violence. Plus tard, Lévi a
compris qu’il ne devait pas être prêt à défendre ses intérêts, mais montrer du
zèle pour Dieu. Quand Moïse
s’écrie : « à moi, quiconque
est pour l’Eternel », on trouve chez les fils de Lévi l’énergie de la foi, ils ne tiennent pas compte de leurs relations naturelles et défendent les droits de Dieu. Souvent, nous agissons à l’inverse.
« … tes thummim et tes urim sont à l’homme de ta bonté » : ces mots signifient lumière (urim) et perfection
(thummim) ; ils se portaient sur la poitrine et étaient sans doute utilisés
pour déclarer quelque chose de la part de Dieu. Remarquons que d’habitude,
l’ordre est inversé : ici nous avons
la perfection d’abord : Dieu indique le chemin, puis la lumière, ils obéissent.
« … ils enseigneront tes ordonnances à Jacob et ta loi à
Israël ; ils mettront l’encens sous tes narines et l’holocauste sur ton autel » (v.10) : Lévi reçoit 3 privilèges pour sa fidélité. La tribu de Lévi n’avait
pas d’héritage dans le pays, leur héritage, c’était de servir Dieu ; premièrement,
enseigner la parole de Dieu, puis l’encens et les holocaustes. Dans le Psaume 141 v.2 « Que ma prière vienne devant toi
comme l’encens », l’encens est
associé à la prière et dans Apoc.5 v.8 « … des coupes d’or pleines de
parfum qui sont les prières des saints », des prières
d’intercession.
Ces
privilèges,
nous les avons aussi comme croyants
: nous pouvons lire la Parole,
agir selon ce qu’elle nous dit
et peut-être aussi l’enseigner.
Et nous pouvons intercéder pour nos
frères.
Le 3ème
privilège, c’était le
service de la louange et de l’adoration « ils mettront … l’holocauste
sur ton autel » : les holocaustes auxquels les autres
sacrifices et les libations étaient associés nous présentent des
images de l’œuvre du Seigneur,
le sacrifice pour le péché parle de l’expiation, l’offrande de gâteau, sa vie parfaite, l’holocauste,
son entier dévouement pour
accomplir la volonté du Père. L’Israélite qui
offrait un animal, posait sa main sur la tête de la victime et par cette identification, la perfection de
l’offrande lui était comptée
et il était agréé.
Nous
aussi, nous avons ce privilège de venir parler du Seigneur à Dieu : comment Il vécut sur la terre (l’offrande de gâteau)
parfaitement obéissant, soumis à la volonté de Dieu et spécialement dans Sa
mort, comment Il s’est offert lui-même à Dieu sans taches, qu’Il a été fait
péché pour nous et a subi la colère de Dieu contre le péché. Nous ne pouvons pas mesurer combien cela
était terrible pour le Seigneur d’être fait péché, de subir l’abandon, la colère
de Dieu contre le péché quand Il suppliait à Gethsémané que
cette coupe passe loin de Lui. Comme Fils éternel, Il ressentait la même horreur du péché que Dieu qui ne peut voir le mal sans le punir. Mais Il a été prêt non seulement
à porter nos péchés mais aussi à être fait péché, être traité comme le péché
personnifié,
subissant volontairement
la colère de Dieu. Nous nous tenons devant l’autel et adorons.
« De Benjamin, il dit : le bien-aimé de l’Eternel, il
habitera en sécurité, entre ses épaules » (v.12). C’est une très belle image d’une relation intime,
le bien-aimé, celui que l’on aime à avoir tout près de soi. Cela fait penser à Jean, le disciple que Jésus aimait,
qui était dans le sein de Jésus (Jean 13 v.23) et jouissait
particulièrement de la communion avec son maître. Les épaules, image de la force : Benjamin repose en sécurité,
car Dieu le porte.
Dans
un rêve, un homme marche avec son seigneur sur un chemin où l’on voit deux
traces de pas, puis là où le sentier devient difficile, il n’y a plus qu’une
seule trace, aurais-je été laissé seul, se demande-t-il, mais non, dans les difficultés, le Seigneur l’a porté. Ce n’est
bien sûr qu’une image qui illustre ce verset.
A
partir du verset 13, nous passons à Joseph, qui est tout particulièrement béni
: de ce qu’il y a de plus précieux au ciel, de la rosée qui descend du ciel, c’est-à-dire qui vient de Dieu lui-même, de
ce qui vient des profondeurs en bas ; des produits du soleil et des rapports
des mois (ou de l’année). Dans les versets 15 et 16, la
bénédiction se tourne vers l’éternité,
les montagnes d’ancienneté, les collines éternelles. A travers Joseph, nous voyons tout à coup un autre
personnage, le Béni de l’Eternel
celui qui demeurait dans le buisson. Moïse fait allusion à cette
scène dans le désert où Dieu lui a parlé du buisson
ardent,
image du jugement mais aussi de grâce envers Israël.
Joseph, celui qui a été mis à part de ses
frères ; tout ce que Joseph a ressenti de la part de ses frères qui ne le comprenaient pas et le rejetaient peut être appliqué au Seigneur. Il vint chez soi
et les siens ne l’ont pas reçu, tout au long de son chemin, Il
a été rejeté, ses frères ne croyaient pas en Lui. Il a été mis à part pour Dieu, séparé du mal.
La
séparation a toujours 2 côtés : séparé du mal, pour le Seigneur. Il s’agit toujours d’un mouvement vers le Seigneur et pour cette raison, il faut se séparer du mal et nous
le faisons par amour pour le
Seigneur. Le Seigneur sur la terre l’a été
dans tous les domaines : Il était parmi son
peuple, mais
totalement séparé, entièrement dépendant de Dieu, faisant Sa volonté. Il était le méprisé du peuple qui ne voulait pas de Lui. Ce
que Joseph a vécu de la part de ses frères a été la part du Seigneur.
« Sa magnificence est comme le premier-né de son taureau » (v.17) Le premier-né, titre donné à Joseph ; c’est une
question de rang, de préséance, et attribué au Seigneur dans plusieurs expressions : premier-né des morts, premier-né d’entre les morts, premier-né parmi plusieurs frères.
Il
poussera les peuples jusqu’aux bouts de la terre, c’est-à-dire qu’il exercera un jour le jugement.
« Réjouis-toi, Zabulon, en ta sortie ; et toi, Issacar,
dans tes tentes » (v.18)
: « Ta sortie »
pourrait être une allusion à la délivrance hors d’Egypte ; pensons au
cantique que le peuple a chanté au bord de la mer Rouge (Exode 15). Les tentes nous parlent d’Israël, délivré d’Egypte,
habitant dans des tentes au désert ; tentes qui sont une image du pèlerinage et
parlent de séparation.
« De Gad, il dit : béni soit celui
qui élargit Gad » (v.20
et 21) : avec
Gad, il est question d’espace, Gad a combattu pour obtenir le pays et a
créé de l’espace.
« Dan est un jeune lion qui
s’élance de Basan » : dans la bénédiction de Jacob en Genèse 49 Dan est un serpent, une
vipère qui mord les talons du cheval et celui qui le monte tombe. Il semble un personnage suspect, il y a peut-être une
allusion à l’antichrist. Ses possessions, tout au nord du pays, il ne
les a jamais conquises complètement,
il n’avait pas confiance en Dieu. C’est lui qui le premier est tombé dans l’idolâtrie.
« Nephthali est comblé de la
bénédiction de l’Eternel, il possède la mer et le Darôm » (v.23) : chez Zabulon, on trouve la joie,
pour Nephthali, la faveur de l’Eternel. Ce pays de Zabulon et de Nephthali, particulièrement béni
(cf. Luc 4 & Matthieu 4 v.12-17) c’est la Galilée où le Seigneur a commencé son ministère parmi
les petits du peuple. La mer et le Darôm, c’est-à-dire
l’occident et le midi, donc tout le pays, une indication que de là le
service du Seigneur s’est étendu dans tout le pays, Il allait de lieu en
lieu, faisant du bien, guérissant
tous ceux que le diable
avait asservis à sa puissance.
« Aser trempera son pied dans
l’huile ; tes verrous seront de fer et d’airain et ton repos comme tes
jours. » (v.24, 25) : Aser marche dans un chemin dans la
puissance du Saint Esprit (l’huile en est l’image) ; il vit en
sécurité telle que Dieu la voit protégé par des verrous de fer et d’airain.
Et son repos, comme ses jours, c’est-à-dire que Dieu lui donne la force
jour après jour. Faisons confiance au Seigneur dans les difficultés, Il donnera
la force de les traverser avec Lui. Avançons dans le chemin dans la puissance
de la foi et de l’Esprit.
« Nul n’est comme le Dieu de Jeshurun qui est porté sur les
cieux à ton secours et sur les nuées dans sa majesté. Le Dieu d’ancienneté est
ta demeure, et au-dessous de toi sont les bras éternels » (v.26, 27) : Moïse tourne maintenant ses
regards vers Dieu. Personne n’est comme ce Dieu puissant, j’en
ai fait l’expérience tout au long de ma vie, ce Dieu des cieux qui a sauvé Israël, ce Dieu d’ancienneté est la demeure de
son peuple. Dans le Psaume 90, prière de Moïse, il parle
aussi d’habitation « Seigneur, tu as été notre demeure de génération
en génération, d’éternité en éternité, tu es Dieu ». Auprès de Dieu même, nous pouvons être à
la maison. « Habiter »,
cela signifie la sécurité, la paix, le repos. « … au-dessous de toi sont
les bras éternels »
: dans le Psaume en parlant de la création, elle est appelée l’œuvre de ses mains ; ici nous
avons l’expression « les bras
éternels » et si nous pensons au Seigneur et à
la brebis perdue, Il la prend sur ses épaules, parfaite sécurité !
C’est ainsi que Dieu s’occupe de son peuple.
« … Il chasse l’ennemi devant toi » est encore futur.
« Israël habitera en sécurité, à part, dans un pays de froment
et de moût et ses cieux distilleront la rosée » (v.28) : c’est ce que le peuple connaîtra plus tard, pas
tous, mais un résidu,
nous l’avons lu à propos de Ruben, un petit nombre habitera le pays. La bénédiction
viendra d’en haut, Dieu se tournera vers eux et prendra soin d’eux.
« Tu es bienheureux, Israël, un peuple sauvé par l’Eternel ».
Appliquons
cela à nous croyants, je pense que nous connaissons tous ici le Seigneur comme notre sauveur. Réalisons-nous ce que cela
signifie,
quelle grâce que Dieu ait
touché mon cœur pour que je puisse croire ? Tant de gens sont dans l’ignorance de ce que Dieu veut et
refusent l’évangile. Nous ne l’avons pas accepté
parce que nous sommes des gens bien, mais parce que Dieu
nous l’a offert dans Sa grâce. Nous sommes bienheureux, sauvés par le Seigneur de la mort éternelle et certains
d’être un jour près de Lui dans la gloire.
« … tu marcheras sur leurs lieux élevés » : Dieu s’occupera des ennemis de
son peuple et ôtera tous ceux qui s’opposent à lui, aujourd’hui et dans
l’avenir, tous les ennemis seront mis de côté. Ici, nous ne connaissons pas bien d’opposition en tant
que croyants, mais en Chine, au Bhoutan, en Inde et ailleurs,
des croyants sont persécutés,
mais ils peuvent s’attacher au Seigneur et tenir ferme
; bientôt viendra le moment où le Seigneur viendra nous chercher pour être
pour toujours avec Lui. Le bonheur n’est pas tant
d’aller au ciel, mais
être près du Seigneur, voir Celui qui nous a tant aimés.